Les Français peuvent-ils louer sans l'Aide personnalisée au logement ?

Résultat d'un enquête récente...

Les Français peuvent-ils louer sans l'Aide personnalisée au logement ?

L'APL, une aide pour réduire les charges de location ou de crédit

L'APL est une aide financière dont le principal objectif consiste à réduire le montant des mensualités d'un emprunt immobilier ou d'un loyer. Son montant varie en fonction de la composition du ménage bénéficiaire et du type de logement. L'APL s'adresse avant tout aux locataires ou colocataires d'un logement conventionné. Les acheteurs ayant bénéficié d'un prêt d'accession sociale ou d'un prêt conventionné y ont également accès, ainsi que les étrangers titulaires d'un titre de séjour qui en font la demande. Même les mineurs émancipés peuvent y prétendre, à condition de louer un bien à son nom. La location doit néanmoins répondre à certaines exigences en matière de confort et de décence, ainsi que des conditions d'occupation. L'attribution de l'APL dépend en outre des ressources et de la composition du ménage en ayant fait la demande. L'aide est versée chaque mois aux locataires ou colocataires ou suivant la périodicité de remboursement du crédit immobilier pour un acheteur.

L'APL a-t-elle vraiment une utilité ?

L'efficacité réelle de ce dispositif a fait débat pendant un moment et certains membres des administrations ont même avancé l'idée d'appliquer une restriction sur son versement ou de réduire son montant. Une enquête récemment publiée par l'Association de coordination des moyens d'intervention pour le logement devrait mettre fin au débat. Ce rapport apporte une réponse concrète à la question de savoir si les APL soulagent réellement les ménages qui en bénéficient. Sa conclusion est sans appel : sans cette aide financière, seuls 20 % des ménages auraient la possibilité de louer une habitation répondant à leurs besoins.

L'enquête montre que 20% des ménages les moins aisés se trouveraient en grande difficulté en cas de suppression de l'Aide personnalisée au logement. Ils n'accèderaient plus au marché locatif des grandes villes et devraient se contenter des locations situées dans les quartiers les moins chers, mais peu dynamiques et éloignés des centres économiques. Les auteurs de l'étude vont même plus loin en affirmant que la moitié des ménages locataires seraient pénalisés sans les APL à cause d'un taux d'effort qui risquerait de mettre à mal la gestion de leur budget. Ces difficultés persistent, quel que soit le montant d'aide perçu, quelle que soit la localisation. Les colocations sont particulièrement concernées par cette « dépendance » à l'Aide personnalisée au logement, si l'on se fie à un autre sondage effectué fin janvier. Parmi les personnes interrogées, 60% se disent tributaires des APL pour le paiement de leur loyer.